Psoriasis rupioïde : une variété méconnue d’une maladie fréquente - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
Le psoriasis rupioïde (PsR) est un sous-type morphologique extrêmement rare du psoriasis en plaques. Moins de dix cas ont été publiés. Nous rapportons un nouveau cas pédiatrique.
Observation |
Un enfant de 4 ans, consultait pour des lésions hyperkératosiques disséminées évoluant depuis un mois. L’examen montrait des plaques bien limitées, rondes ou ovalaires surélevées par des squames-croûtes brunâtres d’aspect sale, épaisses, adhérentes formant des cônes ressemblant à des coquilles d’huîtres et siégeant sur le scalp, le tronc, les membres supérieurs et inférieurs. Le bilan sanguin était normal. L’histologie montrait une parakératose épaisse avec des microabcès de Munro–Sabouraud, une acanthose psoriasiforme régulière, une absence de la couche granuleuse et un œdème papillaire dermique proéminent. Le diagnostic de PsR était retenu sur l’ensemble des données cliniques et histologiques. L’examen ne montrait pas de signes articulaires ou unguéaux de psoriasis. Un traitement par corticoïdes topiques et kératolytiques était instauré entraînant une amélioration notable (Annexe A).
Discussion |
Rupia est dérivé du mot grec rhupos, qui signifie « saleté ». Le terme rupioïde, en dermatologie, est utilisé pour décrire des plaques bien limitées, en forme de cône, avec des croûtes épaisses, sombres, lamellaires et adhérentes à la peau ressemblant grossièrement à des coquilles d’huîtres ou de patelle. Les premières descriptions de la variante rupioïde du psoriasis ont été l’œuvre du dermatologue polonais Marian Grzbowski en 1948. Depuis très peu de cas ont été rapportés. Dans les années 1960, la variant rupioïde du psoriasis a été définitivement individualisée de l’autre forme hyperkératosique du psoriasis : le psoriasis ostracé. Mais certains auteurs continuent d’utiliser ces deux termes de façon interchangeable. Notre patient présente une véritable forme rupioïde avec de lésions coniques ressemblant à des coquilles d’huîtres. L’histologie est nécessaire pour confirmer le diagnostic en montrant un phénotype psoriasique avec une hyperkératose très épaisse comme dans cette observation. La résistance du PsR aux topiques classiquement utilisés dans le psoriasis a été rapportée. Néanmoins, notre malade a bien répondu à une association de dermocorticoïdes et de kératolytiques avant même l’introduction du méthotrexate.
Conclusion |
Ce cas est une forme extrêmement rare et méconnue du psoriasis dont la présentation clinique typique est une lésion hyperkératosique ressemblant à une coquille d’huître. L’histologie est un outil indispensable pour poser formellement le diagnostic.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Psoriasis hyperkératosique, Psoriasis rupioïde, Squames en coquille d’huître
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.533. |
Vol 145 - N° 12S
P. S327 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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